Comme me rendre à Castorama le Lundi Matin.
J'adore l'ambiance " Artisan " qui y règne.

Quand je rentres dans un Castorama, je sais que je viens pas enfiler des perles.

D'abord quand je rentres, des effluves d'huiles, de fer et de sciures de l'entrepôt menuiserie emportent mon esprit dans une douce euphorie.

Je sais pertinemment que durant le processus je respires des microparticules de bois et que mon espérance de vie va diminuer à chaque passage dans l'enseigne mais je m'en moques: là est le privilège de la virilité.

Je commence par me rendre au rayon Vis et Ecrou, pour poser des questions au chef de Rayon. Mon objectif, c'est à chaque fois de lui poser une colle pour qu'il pense que je suis un EXPERT dans le domaine.

Hier, je lui ai posé des questions sur la fixation des Vis sur du contre-plaqué. Au début, il répondait puis, il m'a demandé de " tester " car il ne savait plus. Je peux vous dire que j'étais fier de moi.

Au détour d'un rayon je rencontres un stagiaire, que je reconnaîtrais entre milles employés de Casto. Les gestes sont peu précis, ses bras encore faibles et je n'hésite pas à le mettre en difficulté en le questionnant sur le calibre du dernier arrivage d'écorce de jardin. Mais après cet échange, c'est l'indulgence qui domine mon esprit car je sais qu'un jour, lui aussi il deviendra un homme.

J'adore aussi l'ambiance à la caisse. La douce odeur qui allie cigarette et sueur de l'artisan est toujours agréable. Je sais pas pourquoi, mais je me sens bien.

Je vagabondes dans les différents rayons et je rencontres des regards familiers. Les poignées de mains sont viriles, fermes, les regards des travailleurs se croisent et sans qu'un seul mot ne soit prononcé on ressent l'aura du respect. Tout pourrait s'effondrer à chaque instant et le magasin être en proie à la folie des hommes, mais c'est ce respect, arme de dissuasion massive, qui permet de maintenir la paix universelle.

On sait tous qu'on ait là parce qu'on est des pros et qu'on a du vécu.

Moi je suis au RSA, mais je suis considéré dans cet endroit. Les caissiers me regardent avec un brin d'admiration, ils se disent : " Ce jeune là, c'est sans doute un plombier. Il doit faire un boulot difficile mais il gagne bien sa vie et sait se débrouiller ". Même si généralement, je sors sans rien avoir acheté et je vais manger au restaurant Castorama.

Parlons-en de ce restaurant béni des dieux.

Les bons plats copieux d'ouvrier à prix d'ouvrier.

Je déguste de grosses portions de viande à 13.99€ avec la tartelette en dessert comme un vrai dur .

Souvent, je demande à deux artisants si je peux m'asseoir pour déguster mon steack tartare à 11.99€ et je leur raconte deux trois anecdotes «du chantier», bien que je sois au RSA, qu'ils écoutent avec admiration.

Après je leur paie le café et me tire

Castorama c'est l'école de la vie.