L'analyse géopolitique de l'Europe contemporaine révèle une fragmentation étatique excessive, entravant toute prise de décision efficace à l'échelle continentale. Cette dispersion politique, héritée de siècles d'histoire, nuit à la cohérence stratégique et diplomatique de la région.

Dans cette perspective, une refonte institutionnelle s'impose. Un modèle impérial rationalisé, placé sous l'égide d'une autorité suprême - pourquoi pas le souverain pontife, figure transcendant les clivages nationaux et confessionnels - permettrait de structurer l'espace européen en un ensemble hiérarchisé de grands ensembles territoriaux. Ce système, à l'image des empires médiévaux, reposerait sur un pouvoir central fort, entouré de vassaux d'envergure.

Concrètement, cela impliquerait une fusion de plusieurs États aux divisions artificielles : l'unification ibérique sous une seule bannière, l'intégration de la Belgique à la France, le rattachement de l'Autriche à l'Allemagne et la constitution d'une entité scandinave unifiée. De même, les Balkans, source récurrente d'instabilité, gagneraient à être consolidés en une entité cohérente s'étendant du Danube à Istanbul. Cette simplification territoriale limiterait la cacophonie diplomatique et renforcerait le poids de l'Europe sur la scène internationale.

Une telle structure permettrait d'organiser le continent autour de sept ou huit puissances vassales, elles-mêmes sous la tutelle d'un gouvernement impérial. La prise de décision s'en trouverait fluidifiée, libérant l'Europe des interminables conciliabules diplomatiques et offrant un cadre propice à la mise en place d'une stratégie de puissance efficace.

Ainsi, sous la direction d'une figure centrale incontestée, ce modèle garantirait à l'Europe la stabilité et l'autorité qui lui font aujourd'hui défaut.