Pour les occidentaux : Chaque problème a une solution.

Pour les chinois : Chaque solution amène son lot de problèmes.

Ainsi, si les échecs, en occident, représentent une bataille décisive, le wei qi, en chine, représente une campagne de longue haleine. Le joueur d'échecs vise la victoire totale tandis que le joueur de wei qi cherche a obtenir un avantage relatif sur son adversaire.

Ce qui distingue Sun Tzu des auteurs occidentaux de stratégie, c'est l'accent mis sur les éléments psychologiques et politiques plutôt que sur les aspects purement militaires. Contrairement à Machiavel, Confucius s'intéressait davantage à la culture de l'harmonie sociale qu'aux machinations du pouvoir. Ses thèmes de prédilection étaient les principes de la compassion, l'exécution de rituels corrects et l'inculcation de la piété filiale.

Cela fait en sorte que les stratèges chinois ont développé une pensée stratégique qui privilégie la victoire par l'avantage psychologique et prônent l'évitement du conflit direct. Ils suivent une stratégie finement menée de gestion de crise qui consiste à faire monter les enchères jusqu'à ce que l'adversaire ne suive pas, tout en évitant le plus possible un affrontement direct ou même un quelconque échange de coups.

Alors que les stratèges occidentaux réfléchissent aux moyens de réunir une puissance supérieure au point décisif, Sun Tzu s'intéresse aux moyens de construire une position politique et psychologique dominante, de telle sorte que l'issue d'un conflit devienne une conclusion acquise d'avance.

Comme le disait Sun Tzu : « Le stratège habile bat l'ennemi sans livrer bataille, prend la ville sans l'assiéger, renverse l'État ennemi sans guerre prolongée.».

Plutôt que d'être dans l'action et de chercher à implémenter une solution décisive, la Chine cherche à éviter les problèmes suffisamment longtemps pour triompher de tout ses adversaires dans un jeu d'attrition.