Nous ne sommes rien. Amusons-nous !

OP
NE

NonEnSah

il y a 5 mois

"Si l'Un n'est pas, cela signifie que rien n'est ? Oui, pour sûre !".

Redpill de Platon dans le Parménide il y a 2500 ans où il déclarait sans pression que nous ne sommes rien, et plus globalement encore, que tout est rien. Et que donc en réalité l'être lui-même n'est pas, allant ainsi plus loin que Parménide qui déclarait que "l'être est" et que "le non-être n'est pas".

En définitif nous ne sommes rien, l'Un (équivalent de Dieu dans sa métaphysique qui fût ensuite reprise par les savants des 3 religions abrahamiques) lui-même n'est rien et tout ce qui est n'est qu'illusion, simulacre et apparence, cachant l'ineffable Vérité (qui coïncide avec ce même Un)

On a sans doute rarement pris toute la mesure de ce qu'enseignait Platon dans ce dialogue du Parménide ainsi que du "nihilisme actif" qui s'en dégage.

Partant du principe que nous ne sommes rien, il n'y a donc vraiment pas de quoi se faire du soucie. En se faisant du soucie on se donne une importance qu'on a guère en réalité, et c'est pourquoi l'on peut dire que le sage réside dans l'indifférence la plus totale à tout ce qui peut être. N'étant plus craintif de la mort après avoir pris conscience du caractère illusoire de la vie, il vit pleinement. Si les prisonniers du mythe de la caverne ne voient que des ombres, l'on peut dire que ceux qui ont peur de leur propre mort n'ont peur de rien d'autre que de leur propre ombre, et alors leur vie toute entière est comme enveloppée dans les ténèbres, symbole de l'ignorance.

"Vanité des vanités, tout n'est que vanité" disait encore le Roi Salomon. La vie est donc un jeu de vanités dans lequel il n'y a ni rien à perdre, ni rien à gagner. La seule chose utile est de bien jouer son rôle, or bien jouer son rôle c'est prendre conscience de notre inutilité la plus totale, et c'est pourquoi un sage d'Extrême-Orient dit un jour : "Les hommes connaissent tous l'utilité de ce qui est utile mais ils ne connaissent pas encore l'utilité de ce qui est inutile".