Sortir en boîte le samedi. Comme si cela pouvait combler le vide, effacer les cicatrices de l'âme. La musique assourdissante, les lumières stroboscopiques, les corps en sueur qui se pressent les uns contre les autres. Tout cela n'est qu'une illusion, une tentative désespérée de fuir la réalité, de se perdre dans l'oubli. Mais la solitude, elle, reste toujours là, tapie dans l'ombre, prête à ressurgir dès que la fête est finie.

Né avec une cuillère en or dans la bouche. Une expression vide de sens pour ceux qui n'ont jamais connu la chaleur d'un foyer, la douceur d'une étreinte. La misère, la vraie, n'est pas seulement matérielle. Elle est aussi cette douleur sourde qui ronge de l'intérieur, cette absence de sens, cette incapacité à trouver sa place dans un monde qui ne veut pas de toi.

Vous êtes des égoïstes, dis-tu. Mais qu'est-ce que l'égoïsme sinon une tentative de survie dans un monde où chacun est livré à lui-même ? Où chaque jour est une lutte pour ne pas sombrer dans le désespoir ? Oui, il y a pire. Il y a toujours pire. Mais cela ne rend pas la douleur moins réelle, la solitude moins pesante.

Alors, continue de juger, de pointer du doigt ceux qui osent exprimer leur souffrance. Continue de croire que la solution est dans les lumières artificielles et les rythmes frénétiques. Mais sache que derrière chaque plainte, chaque cri de détresse, il y a une âme en peine, un être humain qui cherche désespérément un peu de réconfort, un peu de compréhension.

Et peut-être, juste peut-être, que si tu prenais le temps d'écouter, de vraiment écouter, tu verrais que la misère n'est pas seulement une question de nourriture ou de confort matériel. Elle est aussi cette solitude profonde, cette sensation d'être étranger à soi-même et au monde. Et peut-être, alors, comprendrais-tu que nous sommes tous, d'une manière ou d'une autre, des êtres en quête de lumière dans l'obscurité.