Ça se joue entre les Anglais et les Germains (bien que l'élite Anglaise soit d'origine Germanique, également).

Néanmoins, j'estime que la grandeur historique est, incontestablement, du côté de l'Angleterre. Son influence a laissé une marque durable sur la langue, la culture, la politique et les économies du monde entier, à un point inimaginable. Une empreinte plus grande encore que celle qu'ont jamais laissée la Grèce, Rome ou l'Égypte.

Le système politique anglais, avec des institutions comme le Parliament et des documents fondateurs comme la Magna Carta (1215), a été une inspiration pour les systèmes démocratiques modernes. Là où le vieux continent - notamment la France - s'enfonçait dans l'absolutisme avec toutes les tares institutionnelles que celle-ci engendre, l'Angleterre a su briller par sa Glorious Revolution (1688) en jetant les bases du système parlementaire moderne, établissant des freins et contrepoids au pouvoir royal et consolidant la suprématie du Parliament et, à travers celui-ci, de la loi.
C'est cette révolution, bien plus qu'aucune autre, s'exprimant à travers la Bill of Rights (1689), contribua à une période de stabilité relative en Angleterre, favorisant le développement économique et la croissance du commerce de par son impact majeur sur la finance et le système bancaire en Angleterre, culminant en la création de la banque d'Angleterre, en 1694. C'est cette institution qui permit, d'un côté, de stabiliser la monnaie anglaise, renforçant la confiance dans le système monétaire et de faciliter l'émission de billets de banque - ce qui simplifia les transactions commerciales et augmenta la liquidité -, mais aussi d'un autre côté d'encourager l'expansion des marchés financiers, les banques pouvant étendre le crédit à un plus grand nombre d'entreprises et de particuliers, stimulant ainsi l'économie Anglaise.

Cette stabilité fut cruciale pour le début de la Révolution industrielle, dont l'Angleterre fut le berceau, et qui transforma les économies et les sociétés à travers le monde, marquant le début de l'ère moderne.
Les grandes étapes devant mener à l'explosion de la révolution industrielle dans le courant du XIXème siècle étaient déjà visibles dans l'Angleterre du début du XVIIIème siècle, dans le domaine de la mécanisation du textile : citons, à cet effet, la navette volante (1733) de John Kay qui permit de multiplier la productivité du tissage par 4. Dans la filature, l'apparition de la spinning-jenny (1764) comble le retard qu'avait accumulé le tisserand en raison de l'insuffisance de filateurs dont le faible nombre ne lui permettait plus d'alimenter son travail. C'est ainsi que les innovations se poursuivent presque naturellement : l'invention de la water-frame (1768) et du mule-jenny (1779) conduiront à l'automatisation des métiers à tisser et à filer et à l'augmentation significative de leur capacité de production.
Mais c'est certainement l'invention de la machine à vapeur (1769) de James Watt que l'imaginaire retient comme l'archétype même de la révolution industrielle, qui améliore dans les industries (textile, mais aussi les mines et la métallurgie) de près de 50% le rendement de la pompe à fer de 1705 et permet la création de la presse hydraulique, du marteau-piqueur pneumatique et de la machine à coudre. Son importance demeure de surcroît cruciale dans le secteur des transports, permettant la création des locomotives, révolutionnant le transport terrestre en marquant le début de l'ère ferroviaire (ouverture de la première ligne de chemin de fer public entre Stockton et Darlington en 1825, suivie par la ligne entre Liverpool et Manchester en 1830). Les chemins de fer réduisirent considérablement le temps et le coût du transport de marchandises et de personnes, stimulant le commerce intérieur et international. Quant à la circulation maritime, les bateaux à vapeur, comme ceux développés par Robert Fulton, améliorèrent considérablement le transport maritime, rendant les voyages plus rapides et fiables. Cela facilita le commerce transatlantique et mondial.