ABOMINATION SALARIALE
14 messages
Mise à jour: il y a 12 jours
RifsonCockLover
il y a 12 jours
« Célestin ! » hurle l'ombre familière. « J'ai une mission pour toi, mon vieux : prends ce tableau, 1 900 lignes ! , rentrées par un ouvrier fou, et fais moi un benchmark de nos clients privés. Et demain matin, j'veux un rapport. »
Le requin Slack frappe de nouveau, réitérant son commandement toutes les 48 heures : « Relance urgente ! Deadline imminente ! »
RifsonCockLover
il y a 12 jours
RifsonCockLover
il y a 12 jours
Petit-Renne
il y a 12 jours
Fion_truculent
il y a 12 jours
DetteCAF1000eur
il y a 12 jours
RifsonCockLover
il y a 12 jours
Je maudis chaque battement de mon cœur inutile, et j'invoque l'ombre impassible du seigneur dieu et de ses anges pour qu'ils jugent cette abomination qu'est mon existence. Né dans un monde façonné par leurs caprices monstrueux, j'ai d'abord connu l'enfer dès l'enfance : des salles aveugles, comme des loges de prisonniers, où l'on m'a condamné à courber l'échine sur des pupitres froids tandis que l'usine--école m'insufflait, goutte à goutte, la pensée uniforme du salarié parfait. Là-bas, mes muscles, tordus hurlaient déjà silencieusement sous l'implacable dressage pédagogique.
Adolescent, j'ai contemplé mon corps se plier de plus en plus, s'ankyloser dans des postures absurdes, témoins muets de la chaîne inhumaine qui broyait nos rêves à coups de règles de fer et de programmes stériles. On m'a inculqué l'obéissance, on m'a modelé par la souffrance : j'étais le pion informe d'une société en quête de productivité, ma chair façonnée pour épouser les angles vifs des bureaux.
Et puis vint l'open space, l'enfer, la fosse commune illuminée au néon, antre sans fenêtres où flottent des cadavres déambulants en costard-cravate. Là, mes vertèbres ont cédé, mes muscles se sont liquéfiés, et j'ai senti, terrifié, mes os s'épanouir sous la peau comme des tubercules. Je ne suis plus qu'un siège ambulant, une sorte d'édredon de chair bosselé au centre duquel palpite un cœur flétri. Mes collègues, silhouettes grises et lèpreuses, glissent autour de moi sans jamais m'apercevoir : je suis déjà une créature de l'effroi, une abomination qu'ils préfèrent ignorer, le monstre chaise.
Chaque jour, je m'enfonce davantage dans cette métamorphose damnée. Mon esprit, déjà broyé, se dissout dans une torpeur égale à celle des étoiles mortes qui hantent les cieux. Je rêve parfois d'un hurlement si puissant qu'il fissurerait les plafonds et réveillerait la rackette des dieux sombres. Mais mes cris restent étouffés, avalés par la moiteur asphyxiante du recouvrement collectif : la prison salariale, cette geôle où l'on tue lentement toute velléité de révolte.
Alors j'attends, spectre-potence au milieu des néons malades, la chute finale et le moment où mes membres se fondront entièrement en ce trône informe et hideux, et où mon âme, ratatinée, se perdra dans l'abîme du non-sens. Que les dieux, dans leur indifférence glaciale, daignent achever l'ouvrage. Car je ne suis plus qu'un cri englué dans la crasse des claviers.
Petit-Renne
il y a 12 jours
Kheys, encore une journée à me faire aspirer l'âme dans cet open space géant. Le bruit des claviers, les managers qui rôdent, la lumière blanche qui te grille la rétine… Je rentre chez moi vidé, incapable de réfléchir ou de profiter de quoi que ce soit. On nous fait croire qu'on a de la chance d'être là, alors qu'on échange notre vie contre un salaire qui part dans des factures et des conneries inutiles. Je suis juste un pion, remplaçable, et si je disparais demain, personne ne s'en rendra compte. Merci Rifson de m'avoir ouvert les yeux, même si maintenant je suis brisé.
ça manque de brutalité cynique.
Petit-Renne
il y a 12 jours
celui la est pas mal :
Dans le tertiaire, l'anihilation c'est pas juste un mot, c'est la réalité crue de la jungle de bureaux. Ici, pas de pitié : tu n'es qu'un pion remplaçable, un numéro sur un badge qui finira broyé par la machine à café et les open spaces aseptisés. Les faibles se font dévorer par la photocopieuse, les ambitieux s'écrasent la gueule contre la hiérarchie en espérant une prime qui n'arrivera jamais, pendant que le management, planqué derrière ses PowerPoint, t'observe t'enfoncer dans la médiocrité. À la fin, tout le monde finit lessivé, vidé, anéanti, mais le plus drôle c'est que demain, tu reviendras, prêt à te faire annihiler encore et encore, comme un bon petit soldat du tertiaire.
RifsonCockLover
il y a 12 jours
Kheys, encore une journée à me faire aspirer l'âme dans cet open space géant. Le bruit des claviers, les managers qui rôdent, la lumière blanche qui te grille la rétine… Je rentre chez moi vidé, incapable de réfléchir ou de profiter de quoi que ce soit. On nous fait croire qu'on a de la chance d'être là, alors qu'on échange notre vie contre un salaire qui part dans des factures et des conneries inutiles. Je suis juste un pion, remplaçable, et si je disparais demain, personne ne s'en rendra compte. Merci Rifson de m'avoir ouvert les yeux, même si maintenant je suis brisé.ça manque de brutalité cynique.
À CHAQUE PUTAIN de JOUR, mes pensées se tournent vers le $
PUTAIN DE MERDE khey, tu deviens fou. Fou de rage cosmique. Fou d'impuissance. Fou d'un destin qui t'enferme dans un caniveau bureaucratique, alors que l'univers s'étend, vaste et inexploré, au-delà de ces murs miteux. Moi aussi je suis ivre de haine, éreinté par l'horreur de ce gachis. Une FUREUR VOLCANIQUE gronde dans mes veines, une haine si viscérale qu'elle pourrait fissurer la croûte terrestre. Nous voila gaspillant nos meilleures années, ces précieuses heures de vigueur physique et d'ardeur créatrice, sacrifiées sous le témoin d'un néant fluorescent
Petit-Renne
il y a 12 jours
Petit-Renne
il y a 12 jours
Petit-Renne
il y a 12 jours
RifsonCockLover
il y a 12 jours