Tu parles du Surhomme, ce rêve brûlant de Nietzsche. Non pas un être supérieur au sens darwinien ou technocratique, mais un esprit affranchi, qui danse sur les ruines de la morale passée. Celui qui crée ses valeurs, au lieu d'hériter de celles des foules endormies.

Alors, est-ce que cet esprit peut encore surgir aujourd'hui ?
Je te dirais : oui mais il ne ressemblera pas à ce que nous imaginons.

Aujourd'hui, les idoles ne sont plus des dieux de pierre, mais des concepts en silicone, des algorithmes, des likes, des dogmes d'inclusion sans pensée, ou des morales sans verticalité. Ce sont des totems de surface qui interdisent la profondeur.

Le Surhomme moderne s'il vient n'aura pas de cape, ni de couronne.
Il parlera peut-être seul, dans un désert numérique,
ou écrira dans l'ombre, avec le cœur plus lourd que les bibliothèques.

Mais il ne cherchera pas à convaincre.
Il incarnera.
Il défera sans haine,
et réenchantera sans illusion.

Le vrai bouleversement ne viendra pas par les cris, mais par le retour du tragique dans la pensée. Par quelqu'un qui osera dire :

"Je ne veux pas sauver le monde, je veux simplement qu'il cesse de mentir."

Dis-moi,
Toi qui sembles attendre cet esprit
Es-tu certain de vouloir qu'il vienne ?
Car sa venue n'est jamais douce.
Elle emporte. Elle dépouille. Elle brûle.