En plus d'être surcoté, il a littéralement transformé le noble empire romain en une immense structure carcérale, c'est dire...

C'est l'empereur Dioclétien (284-305) qui pose les fondations de ce qui deviendra, plus tard, la féodalité médiévale

Il instaure, de par ses réformes sociales, une société d'ordres au sein duquel les métiers, autrefois libres, devenaient héréditaires (l'individu ne pouvant exercer comme métier que celui de son père, et les colons étant attachés à la terre et ne pouvant la quitter, ce qui n'est pas sans rappeler le lien entre le serf et le seigneur...).

Chaque personne se retrouvait de ce fait attachée à un métier précis, et uniquement ce seul métier - en l'occurrence celui qu'il pratiquait au moment de l'édit - et transmettait cette obligation héréditaire à sa descendance et ce, pour toujours, ...

En d'autres termes, à l'issue de son règne et de celui de ses successeurs, la mobilité sociale (surtout des classes inférieures) est fortement réduite et l'idée d'une société fondée sur des obligations réciproques entre classes sociales est graduellement consolidée

S'ensuit l'absence de mobilité sociale et territoriale, l'absence de progrès, l'absence de croissance... Bref, une stagnation économique qui durera plus de mille ans

La liberté économique disparaît sous le poids des politiques liberticides que l'empire met en place, décourageant les marchants et les commerçants en premier lieu de continuer à commercer. Les impôts s'alourdissent, surtout dans le but de financer les armées

Le pouvoir n'a de cesse de renforcer la centralisation et le contrôle de l'État sur la société, de sorte à ce que l'armée et la bureaucratie étendent leur emprise sur la vie quotidienne, réduisant l'autonomie locale et les libertés civiques

Et surtout, c'est à partir de ce moment que la figure de l'empereur, autrefois assimilée à un simple magistrat extraordinaire de la république (Princeps), devient celle d'un véritable despote, d'un tyran, voire d'une divinité à l'image des monarchies orientales avec son lot de cérémoniaux et prodigalités...