[FIC] "Bienvenue dans la police criminelle monsieur Célestin Chancla"
Lupin-le-3
il y a 5 mois
Je débarque trop tard mais j'aurai voté 4 donc tout va bien
skient38
il y a 5 mois
Sweetent
PubliusOvidius
il y a 5 mois
PubliusOvidius
il y a 5 mois
XDDL_tmtc
il y a 5 mois
En soit il y a le mode fic "simple" ou on ne voit que les messages de l'auteur, et le mode "automatique" où à priori on ne voit que les messages de l'auteur avec cette balise, mais je ne sais pas comment ça fonctionne, est-ce qu'il faut simplement écrire 'fic' dans le message ?
PubliusOvidius
il y a 5 mois
Suite à 21h50
PubliusOvidius
il y a 5 mois
CHAPITRE 19 : JEU DE DUPES
Vous faites les cent pas depuis désormais cinq minutes devant deux bancs verts dans un parc de la ville. Le soleil de ce début d'après-midi vient réchauffer votre visage et votre impatience tandis que la neige des arbres pleure ses derniers instants.
Cela va faire quinze minutes qu'il devrait être là.
Encore une fois, vous faites un tour sur vous-même avant de réemprunter à nouveau la même vingtaine de mètres d'allée que vous usez de votre agacement. Sur un des bancs, un homme est caché par son grand journal et ne semble pas dérangé par vos incessantes allées et venues. Votre esprit cherchant à s'occuper, vous attardez votre regard sur le journal et y reconnaissez une photo du commissaire Dauroy en couverture. Vous ralentissez pour lire le gros titre évoquant l'appel au calme du commissaire qui se voulait rassurant sur l'enquête en cours sur les meurtres de l'Ornemaniste. Sans vous en rendre compte, vous vous étiez complètement arrêté devant le journal afin de mieux le lire. Le papier s'abaisse subitement pour dévoiler l'identité du lecteur.
- J'ai bien cru que vous ne me remarquerez jamais.
Vous faites un pas en arrière, pris de surprise, avant de retrouver contenance.
- Mais... Vous êtes là depuis le début ?
- Évidemment. J'ai horreur d'être en retard quelque part.
- Alors pourquoi vous ne vous êtes pas signalé au lieu de me laisser poireauter ?
- Comment voulez-vous attraper un criminel si vous êtes capable de passer un quart d'heure à côté de votre rendez-vous sans le reconnaître ? Voilà le niveau de notre police aujourd'hui ? Voilà où va l'argent du contribuable ?
- Mais ce n'est pas la question ! Nous ne nous sommes pas là pour jouer.
- Absolument. Alors, asseyez-vous à côté de moi, vous nous avez déjà bien assez mis en retard.
Stupéfait par la remarque du journaliste, vous restez sans réaction pendant quelques instants avant de finir par prendre place, en silence, sur le banc. Albert Mortin redresse son journal et force une expression de lecteur assidu.
- Mettez votre téléphone à votre oreille afin que les gens ne pensent pas que nous discutons ensemble.
- Vous êtes sérieux ?
- Faites-le.
- ...
Vous finissez par accepter la situation et sortez avec résignation votre téléphone que vous portez à votre oreille.
- Vous êtes content ?
- C'est parfait.
- Alors, donnez-moi ce que je suis venu chercher.
Le journaliste fait glisser son auriculaire entre deux pages pour les écarter sensiblement. Les deux feuillets relâchent alors une feuille de format A4 qui vient échouer contre vous. Vous la prenez avec votre main libre et la parcourez des yeux.
- Il s'agit d'un procès-verbal daté de la nuit de la mort de Léa Vacquerie à deux heures du matin pour un feu grillé rue des Acacias dans le quartier Boucicaut.
- Et qu'est-ce que je suis censé faire avec ça ?
- Faire fonctionner votre matière grise. Ce sont les caméras de surveillance qui ont permis la verbalisation de cette infraction.
- ... Où avez-vous eu ça ?
- J'ai mes sources. J'en ai deux autres similaires pour cette nuit, dans la zone et la période où l'on vous a déclaré une panne pour vous refuser les enregistrements. Je vous les enverrai par e-mail.
- Et qu'est-ce qui me dit que ce ne sont pas des faux ?
- Il y a les numéros de dossier sur chacun d'entre eux. Vous n'avez qu'à les vérifier dans la base de données des finances publiques qui devraient recevoir leur règlement d'ici peu. Vous les trouverez.
- ... Alors, elles marchaient vraiment.
Vous vous redressez et, toujours sans regarder Albert Mortin, prenez un air ferme, persuadé d'y gagner dans votre capacité de négociation.
- Que voulez-vous en échange ?
Les craquements d'une pomme que l'on mordait à pleines dents sont d'abord la seule réponse qui vous est donnée. Ils sont ensuite enfin accompagnés de paroles mêlées de mastications.
- Moi, rien du tout.
- Vraiment ?
- Pour cette fois, oui. Quelque chose me pousse à croire que cette fois quelqu'un agira, alors je veux bien vous donner ce tuyau gracieusement.
- Pourquoi “cette fois quelqu'un agira” ?
- Cette ville est un tas de fumier à ciel ouvert et des gens comme l'Ornemaniste ne sont que les mouches que le fumier attire. Tant que personne ne fera vraiment le ménage, les mouches voleront, major Chancla.
- Je ne suis pas sûr de comprendre.
- Je ne comprends pas totalement moi-même, mais cela viendra.
- ...
Les paroles du journaliste vous semblent obscures. Une mère et son jeune fils passent devant vous sans que vous entendiez ce qu'elle lui dit. Votre oreille est accaparée par le bruit de l'impact des gouttes qui battent le sol et la mesure du temps. Vous décidez de recentrer le sujet.
- Que voudrez-vous la prochaine fois, pour que je continue de bénéficier de vos tuyaux ?
- Quelques exclusivités, me prévenir lorsque vous faites une découverte importante. La presse finit toujours par savoir, alors autant que je sois le premier. Cela fera nos affaires à tous les deux.
- ...
- Avez-vous une piste dernièrement ? Un nom à me donner ?
Vous tournez votre regard vers le journaliste et le fixez à travers son journal.
- Pour que ce nom fasse les gros titres avant même que nous l'ayons arrêté ?
- Vous commencez mal notre collaboration, Major.
- Et vous, vous en demandez déjà trop. C'est vrai, qu'allez-vous faire de cette information, mis à part plus de mal encore ?
Albert Mortin expire de dépit avant d'abaisser son journal et de jeter son trognon de pomme dans la poubelle près du banc.
PubliusOvidius
il y a 5 mois
- Que représente pour vous cette affaire ? Ces gens et ces familles qui attendent une véritable réponse et pas la première spéculation venue ?
- Vous me semblez bien nouveau dans ce milieu, Major. Cette affaire intéresse toute la population, pas seulement les familles des victimes. Ils veulent connaître, ils veulent ressentir, eux aussi, l'horreur dans leur chair, ils en ont besoin. Nous ne donnons que ce dont ont besoin les gens, et les gens veulent savoir. Alors, s'il le faut, nous tuerons une seconde fois les victimes pour que les gens puissent cette fois-ci y assister. C'est ce que nous faisons tous les jours.
Il relève son journal et en tourne la page.
- … Et ce que vous venez de me donner, la fausse panne de caméra, elle sera dans le journal demain ?
- Pas tout de suite. Je vous laisse quelques jours d'avance, alors utilisez-les.
La manière d'agir du journaliste vous rend votre jugement sur lui incertain. Vous essayez de refaire votre conversation dans votre tête, mais le sens à lui donner vous échappe.
- Je n'arrive pas à savoir si vous voulez m'aider ou bien m'utiliser.
Un sourire sardonique déforme le visage d'Albert Mortin.
- Major, ici, les apparences sont trompeuses. Vos ennemis pourront parfois être bons avec vous, tandis que vous avez tout intérêt à vous méfier de vos amis.
- Vous vous justifiez d'être mon ennemi ?
Sans vous répondre en premier lieu, le journaliste replie d'un air calme son journal et se le coince sous le bras avant de se lever. Après avoir embrassé d'un regard le parc, il se tourne vers vous et s'adresse à vous d'un ton détendu.
- C'est ça que vous ne comprenez pas dans la police. Moi, je ne suis pas votre ennemi. Bonne après-midi, major Chancla, et gardez mon numéro. Faites bon usage de cette belle journée. Qui sait ? Peut-être que vous l'attraperez aujourd'hui.
Il vous salue d'un dernier sourire avant de remonter l'allée d'un pas paisible, portant le regard sur les arbres nus comme un simple promeneur le ferait. Vous rangez votre téléphone et relisez le procès-verbal que vous a laissé le journaliste à la recherche d'un jugement sur l'homme avec lequel vous venez de vous entretenir. L'affaire avait pris en importance depuis la découverte des deux autres meurtres et l'opinion publique commençait à s'immiscer dans l'enquête. Le temps allait de plus en plus vous manquer.
________________
Assis sur votre chaise de bureau, la tête renversée en arrière et soutenue par vos mains, vous regardez le plafond. Du haut-parleur de votre téléphone s'échappe un grésillement.
- Non, nous n'avons rien à ce nom.
- Merci beaucoup d'avoir regardé, je ne vous dérange pas plus alors. Au revoir !
Vous raccrochez sans attendre de réponse, attrapez un crayon et barrez la dernière ligne de votre liste manuscrite.
Résumons : rien de véritablement direct avec Léa et Émilie. Sa fille est dans la même fac et il côtoie les parents des deux victimes depuis longtemps et sont au même club de tennis de la ville, mais aucune des deux victimes ne fait de tennis. J'ai beau chercher, je n'ai rien trouvé, pas même des vacances en commun entre deux familles ou des voyages. Il les avait certainement rencontrées plusieurs fois au cours de repas d'amis ou de sorties, mais rien de particulier ne ressort. Pour la seconde victime, c'est encore pire. Il n'y a absolument aucune raison pour qu'ils se soient rencontrés. Elle est esthéticienne, mais aucun des Turpiniers ne se rend dans l'établissement où elle travaille et j'ai été jusqu'à demander au club de tennis près du domicile de la victime si Vincent Turpinier avait déjà été là-bas, même seulement pour utiliser les terrains une fois et rien sur les cinq dernières années.
Votre regard s'attarde sur l'horloge pendue au mur : 17 h 51. Vous jetez votre crayon dans son pot.
Je vais rentrer, ça ne sert plus à rien et je suis lessivé.
Vous refermez votre ordinateur portable que vous glissez dans votre sac et attrapez votre manteau. L'esprit encore embrumé par vos heures de recherches, vous descendez les dernières marches de l'escalier et poussez la porte donnant sur l'espace d'accueil. Le bruit d'une vive altercation vous extirpe de vos pensées. Devant le bureau d'accueil, à une dizaine de mètres de vous, un attroupement de policiers vous empêche de voir le cœur de la scène. Vous vous approchez, intrigué. Une première silhouette participant à la dispute vous est familière et sa voix vient vous le confirmer.
- Je vous demande de vous calmer, monsieur.
- Comment le voulez-vous ? Un taré s'en prend aux amies de ma fille et vous le laissez courir.
- Laissez-nous faire notre travail.
- En enquêtant sur moi au lieu d'attraper le vrai coupable ?
Vincent Turpinier tourne brusquement la tête vers vous. Son œil menaçant vous a reconnu et sa figure se déforme sous le poids de la colère qui l'anime et qu'il s'apprête à reporter sur vous.
- Le voilà, celui qui enquête sur moi. Venez-ici vous expliquer !
Il commence de se diriger vers vous, mais est immédiatement intercepté par deux policiers.
- Laissez-moi passer ! Viens t'expliquer si tu es un homme !
Ses traits déjà naturellement inquiétants étaient devenus effrayants, exprimant toute la rage de l'homme. Barrios se plante devant lui et lui fait face. Leurs deux visages ne sont qu'à quelques centimètres, opposant la fureur haletante à la colère froide du commissaire.
- Vous voulez parler de notre gestion de l'affaire, très bien. Mon collègue arrive. Je vous propose d'en parler ensemble.
À cette proposition, Vincent Turpinier contient à nouveau son emportement et concentre sa colère dans un regard de feu.
PubliusOvidius
il y a 5 mois
Barrios s'adresse aux policiers qui retenaient le père de Sarah.
- Escortez-le jusqu'à la salle de réunion et apportez-lui un verre d'eau. Je vous rejoins dès que mon lieutenant sera arrivé, monsieur Turpinier.
Les deux agents de police relâchent Vincent Turpinier qui remet en place sa veste avec dédain. Affichant une grimace de dégoût, il consent à suivre les deux policiers. La foule se disperse et Barrios se retourne vers vous. C'est seulement une fois Turpinier éloigné que vous vous approchez d'elle.
- Que s'est-il passé ?
- Son club de tennis l'a prévenu que tu leur avais posé des questions, alors il a tenu à venir nous exprimer son mécontentement.
- Je suis désolé.
- Ne le sois pas. Tu as fait ton boulot, c'était très bien. Et je pense que les Martin ont dû aussi l'appeler après mon départ.
- Et maintenant ?
- Lucien sera là dans cinq minutes. Turpinier ne va pas avoir fait le déplacement pour rien. On va l'interroger.
- On a quelque chose de nouveau sur lui ?
- Rien de conséquent, même si les Martin ont été plutôt bavards. Je comptais sur toi.
- ... J'ai cherché des liens avec les victimes, mais je n'ai rien trouvé qui sortait de la normale pour les deux amies de sa fille. Pour Christelle Jeannin, je n'ai pas trouvé où ils auraient pu se rencontrer.
Barrios fronce les sourcils et l'insatisfaction vient lui sculpter une moue dont elle seule avait le secret.
- Dommage, on va devoir improviser.
Elle commence à se diriger vers l'escalier pour remonter aux bureaux, mais vous vous empressez de la rattraper.
- J'ai autre chose, cependant.
- Je t'écoute.
- J'ai appelé le journaliste comme tu me l'as dit et nous nous sommes rencontrés.
Vous posez votre sac à dos par terre et l'ouvrez. Vous en tirez un petit paquet de quelques feuilles que vous tendez à Barrios. Elle les prend et commence à les lire.
- Qu'est-ce que c'est ?
- Des verbalisations faites par les caméras cette nuit-là.
- ... Ce n'est pas croyable. Pourquoi nous ont-ils mentis ?
- Je ne sais pas, mais ça veut dire que l'on va pouvoir aller leur réclamer les enregistrements.
- ... C'est excellent ça, Célestin, même si cela soulève beaucoup de questions.
La lumière de deux phares vient brutalement parcourir le hall d'entrée et attire votre attention à Barrios et à vous. Le commissaire vous rend les procès-verbaux.
- C'est Gréville. Ils ont mis Turpinier en salle d'interrogatoire. Rends-toi dans l'annexe pour regarder. J'explique la situation à Gréville et on s'y met. Je ne pense pas que notre invité soit du genre patient alors ne le faisons pas attendre.
Le paquet de feuilles remis à leur place, vous prenez le même couloir que Vincent Turpinier quelques minutes avant vous et prenez la porte à côté de celle d'où sortent les deux agents ayant escorté le père de Sarah. Vous vous retrouvez dans une salle sombre et exigüe, seulement éclairée par la lumière traversant la grande vitre sans tain donnant sur la pièce où patiente le tempétueux Turpinier. C'est une salle sans couleurs, faite uniquement de nuances de gris, éclairée par un unique plafonnier qui surexposait la table centrale et abandonnait aux prémices de l'obscurité les murs. Il est assis devant un verre d'eau qu'il n'a pas touché, le regard sombre. Une chaise vide le confronte à l'autre bord de la table. La porte de votre salle s'ouvre et vous reconnaissez Cortero, Mendes et Landru qui viennent vous rejoindre dans votre lieu d'observation.
- Alors, on fait des échauffourées à l'entrée ?
- À ce qu'il paraît. Pourquoi vous êtes là ?
- Nous sommes venus voir l'interrogatoire, comme toi.
- Voir ce que vaut ta brigade dans cet exercice périlleux.
Les trois policiers se placent à vos côtés, face à la grande vitre.
- Qui c'est l'affreux ?
- Le père d'une des amies de deux des victimes. Il nous a caché être chirurgien et il s'est offert une virée nocturne la nuit de la mort de Léa Vacquerie.
- Ouuuuh, ça sent mauvais pour lui.
La porte de la salle où se trouve Vincent Turpinier s'ouvre. Barrios entre la première, un dossier à la main et vient s'asseoir sur la chaise vide. Gréville referme la porte derrière elle et vient s'adosser contre un angle de la pièce dans le dos du commissaire.
- Hum, petit col roulé bleu foncé, un regard comme si elle allait lui envoyer la table dans la tête... 20 euros que c'est elle qui joue le méchant flic et lui le gentil.
- Tu te trompes. Elle se met devant pour s'offrir comme solution tandis que lui va l'invectiver en lui tournant autour. Je te suis pour les 20 €.
- Monsieur est joueur ce soir.
Cortero fixe Vincent Turpinier. Sa mine grave et concentré contraste avec la légèreté de Camille et Mike face à l'interrogatoire qui se prépare.
- Vous vous trompez tous les deux.
Vincent Turpinier brise le silence qui avait cours dans l'autre pièce.
- Vous me pensez idiot ? Ce n'est pas une salle de réunion ça.
- La vraie est en travaux. Excusez-nous, nous allons devoir faire avec celle-ci.
Gréville sort une boite de ses bonbons qu'il pose bruyamment sur la table à côté de Barrios avant de retourner s'adosser à son coin.
- Un bonbon pour la fin de journée ?
- C'est donc ça que vous faites au lieu d'attraper le tueur, vous goinfrer de bonbons ?
- Ne vous inquiétez pas, je les paye moi-même. Elle refuse que je les fasse passer en note de service.
- Vous faisiez quoi cet après-midi ?
Les traits bouillonnant de Vincent Turpinier se dilue avec son incompréhension face aux comportements de vos collègues en gardant cependant, toute la force de son caractère.
- J'étais avec ma famille. Je m'accorde un peu de repos entre Noël et jour de l'an.
- Et le soir du 21 ?
- Chez moi, jusqu'à ce que ma fille m'appelle en catastrophe car il y avait eu un incendie là où elle se trouvait.
- Vous étiez avec quelqu'un qui peut le corroborer ?
- Ma femme. Vous allez vraiment m'interroger moi ?
- Je n'ai plus qu'une seule question, et après, je saurai que ça ne peut pas être vous et nous pourrons parler ensemble de l'affaire. Êtes-vous d'accord pour répondre à une dernière question ?
- ... Allez-y.
- Où étiez-vous la nuit du meurtre de Léa Vacquerie ?
PubliusOvidius
il y a 5 mois
Turpinier inspire profondément et ajoute de la gravité à son regard avant de répondre d'un ton froid.
- Chez moi avec ma femme. Les amis de ma fille sont passés en début de soirée, puis ils sont partis.
- Ça oui, je le sais, mais après qu'ils soient partis ?
- Je travaillais le lendemain, alors je suis monté me coucher.
Barrios ouvre la chemise de dossier qu'elle a devant elle et fait glisser une impression devant l'interrogé.
- Je n'appelle pas ça « monter se coucher », monsieur Turpinier.
- C'est la caméra de surveillance, c'est ça, Barrios ?
- Exactement.
- Il y a l'heure sur ces trucs ?
Barrios maintenait son regard sur Vincent Turpinier.
Le visage de l'interrogé se referme et un silence s'impose dans la salle. La brigade de Cortero et vous avez les yeux fixés sur Vincent Turpinier, à la recherche du moindre indice de sa prochaine réponse. C'est alors qu'un sourire hideux prit la place des lèvres précédemment songeuses.
- Vous vous croyez malin, avec votre petit manège, mais qu'avez-vous ? Oui, je suis sorti. J'ai fait un tour en voiture, cela m'arrive souvent. Je ronfle et cela empêche ma femme de s'endormir, alors il m'arrive de prendre la voiture pour parcourir la ville de nuit le temps qu'elle s'endorme. Ce sont des problèmes assez communs, capitaine Barrios. Votre conjoint ne ronfle-t-il pas ?
Barrios ne réagit pas à sa question et continue de garder ses yeux inquisiteurs braqués sur lui. Pas le moindre frissonnement de lèvre ne vint animer son visage impassible.
- Et pourquoi ne pas seulement attendre devant la télé comme tout le monde ?
Turpinier reporta son regard sur Gréville.
- Nous n'avons pas la télé et j'apprécie la ville la nuit. Pas vous ? Rouler sans ne croiser personne, dans cette obscurité tailladée par les lumières artificielles,... Certains payent une fortune pour qu'un professeur en bien-être, lui-même en échec dans sa propre vie, vienne les aider à méditer et à se retrouver. Moi, je roule la nuit. À chacun de trouver son support à l'introspection.
- Avec les caméras, on vous perd à l'approche du quartier des Boucicaut, lieu où a été tuée Léa Vacquerie. Vous avez mis des heures à sortir de cette zone blanche. Comment vous l'expliquez ?
- J'ai dû m'arrêter et m'endormir, cela m'est déjà arrivé durant ces sorties. Pour ce soir-là en particulier, je ne m'en souviens plus.
- Je vous conseille de vous en souvenir, car les enregistrements de ces caméras viennent d'arriver dans mon bureau, alors vous devriez me dire ce que je vais y voir, sinon je pourrais considérer cela comme une entrave à une enquête.
Turpinier ne réagit pas. Il garde un léger sourire mauvais et son regard acide pointé sur Barrios.
- Je vous l'ai dit, je ne me le rappelle pas.
- Donc, vous étiez là-bas alors que Léa Vacquerie se faisait assassiner. En attendant de voir les enregistrements, on pourrait se poser la question du mobile... et je me suis rappelé un fait étrange. Pourquoi le petit copain de votre fille n'était pas à la petite soirée chez vous quelques heures plus tôt ?
Cette dernière remarque fit réduire le sourire de l'interrogé et glisser ses yeux jusqu'à Gréville.
- Vous êtes très proche de la famille Marchand, n'est-ce pas ?
- C'est exact, ce sont de vieux amis.
- Ils sont à la tête d'une belle fortune, et leur fils unique sortait jusqu'à il y a peu avec Léa Vacquerie.
- Ce qui fait qu'il est un beau parti à prendre. Dommage que votre fille ait déjà trouvé quelqu'un, ç'aurait fait une belle histoire que de lier vos deux familles, mais aussi d'absorber ainsi leur fortune.
PubliusOvidius
il y a 5 mois
Barrios sort une feuille de son dossier et la fait glisser sur la photo des caméras de surveillance, tandis que Gréville se rapproche de la table, revenant un peu plus dans la lumière, jusqu'à prendre appuis sur sa largeur.
- Et pour votre fille, ça l'aurait aidée à vivre d'un véritable héritage, car le sien fond comme neige au soleil ces derniers temps. Cela aurait pu aussi jouer auprès de monsieur Marchand pour qu'il investisse dans les entreprises dans lesquelles vous détenez des parts afin d'assainir les comptes, puisqu'elles reviendraient ensuite à la femme de son fils.
- Et Alexis Longeais n'a aucune perspective d'héritage ni de fortune à la hauteur de votre attente. C'est un orphelin qui a pu se permettre de telles études seulement grâce aux bourses et aux aides de l'État.
- Ce gamin est un battant. Il est parti de loin et pourtant devrait finir médecin. Une détermination hors du commun.
- Mais ce n'était pas assez pour mériter votre fille...
- Alors, vous ne l'appréciez pas.
- Et Arthur Marchand et la fortune de ses parents qui redevenaient à prendre...
- Mais Léa Vacquerie s'accrochait à lui.
- Elle pouvait tout faire capoter.
- Alors que Sarah et Arthur avaient déjà été ensemble au lycée...
- Il fallait l'éliminer. Donc, vous les avez suivis ce soir-là.
- Et vous l'avez vu marcher seule au bord de la route.
- C'était l'occasion rêvée.
- Vous avez improvisé une mise en scène pour brouiller les pistes, que l'on ne cherche pas une vulgaire histoire de tentative de mariage arrangé, mais un déséquilibré de passage...
- Vous êtes un maniaque du contrôle à qui la situation échappait, alors vous l'avez reprise en main et avez tué Léa Vacquerie.
Vos collègues se turent, attendant la réaction de Turpinier. Celui-ci ne riait plus, et une expression neutre voilait son visage depuis plusieurs échanges. Il se pencha légèrement en avant, comme pour se rapprocher de Barrios.
- Et comment vous expliquez les deux autres meurtres dans votre histoire à dormir debout ?
- Ce que vous ne comprenez pas, c'est qu'on n'en a rien à foutre des deux autres meurtres. La corde utilisée les relie.
- Il suffit donc de vous faire tomber pour le premier et vous tomberez pour les trois.
- ...
- Que faisiez-vous la nuit de la mort de Léa Vacquerie monsieur Turpinier ?
- ... Tout ce temps perdu à des balivernes. Si vous avez quelque chose contre moi, arrêtez-moi. Sinon, contactez mon avocat et ne m'approchez plus, ni ma famille, ni moi. Si vous continuez de vous en prendre à mon entourage comme vous le faites, je porterai plainte contre vous pour harcèlement.
Il se redresse et tord sa bouche d'aversion. Vous sentez une colère grandir dans sa poitrine jusqu'à irradier les traits de son visage. Il frappe la table de la paume de sa main et explose enfin.
- ALORS ! EST-CE QUE VOUS M'ARRÊTEZ ?
Gréville et Barrios restèrent impassibles, l'enfermant en silence dans le croisement de leurs regards. Turpinier retrouve une voix et des gestes plus maitrisés et se lève de sa chaise.
- C'est bien ce qui me semblait.
Il se dirige vers la porte et l'ouvre avant de se retourner vers les deux policiers.
- Les Vacquerie et les Martin sont des amis. Ils seront très accablés de savoir à quoi passent leur temps les agents censés retrouver celui qui a fait toutes ces horreurs à leurs filles.
Après avoir mesuré l'impact de ses paroles sur vos collègues, il sort et referme la porte. Gréville vient prendre la chaise désormais libre et s'assoit sans un mot. Barrios et lui se regardent et se sondent en silence. L'interrogatoire fini, Cortero détourne son regard de la vitre avant de sortir.
- Vous me devez 20 euros chacun.
La porte se referme.
- Ils n'avaient rien, alors ils l'ont boxé.
- Comment Cortero a su qu'ils n'avaient rien ?
- C'est comme demander pourquoi il est commissaire et pas nous. Cortero devine et sait toujours tout. Tu ne l'as toujours pas intégré depuis le temps ?
Mike se tourne alors vers vous.
- Bon, et sinon, ça te va si on reprend demain la salle ? Je t'ai prévu un programme de reprise pour ménager ton abdomen. On travaillera surtout les jambes.
- Avec plaisir.
La porte se rouvre brusquement et Barrios et Gréville apparaissent. Vous ne les aviez pas vus quitter la salle.
- Je vois que nous avons eu des spectateurs...
- J'adore ton style, commissaire. Fermée et dure, tu l'enchaînes sans lui laisser de repos. Vous êtes doués.
Elle se tourne vers Mike.
- Bon, on y va ? On a déjà bien trop tardé pour faire nos voyeurs.
Landru et Mendes vous saluent avant de vous laisser tous les trois seuls dans la petite pièce sombre. Barrios prend la parole.
- Je vais demander une filature au commissaire sur le père. Nous l'avons bien secoué. Si c'est lui le tueur, il va vouloir dans les jours qui viennent vérifier qu'il n'a pas laissé de traces. Pendant ce temps, il faut que l'on mette la main sur ces enregistrements.
- Comment va-t-on s'y prendre ?
- Toi, Lucien, tu fais ouvrir une enquête interne et tu pousses Dauroy à s'impliquer. Célestin, tu viendras avec moi demain après-midi. Nous allons rendre une nouvelle visite à ceux de la surveillance.
- Je payerais cher pour assister à ça.
- Allez, fin de journée pour tout le monde. Je crois que nous avons tous eu notre dose pour aujourd'hui. Nous débrieferons cela à froid.
Vous jetez un œil à votre téléphone : 18 h 43.
Qu'allez-vous faire ce soir ?
1) Vous irez à la salle de tir pour vous entraîner seul. Elle est accessible jusqu'à 20 h.
2) Vous rentrez chez vous.
PubliusOvidius
il y a 5 mois
SOMMAIRE DE LA FIC
Chapitre 1 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272000585
Chapitre 2 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272000681
Chapitre 3 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272000785
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272000809
Chapitre 4 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272064289
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272064417
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272064505
Chapitre 5 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272129577
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272129625
Chapitre 6 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272198881
Chapitre 7 :
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272442065
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272442161
Chapitre 8 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272591081
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272591153
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272591249
Chapitre 9 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272713385
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272713417
Chapitre 10 :
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272965009
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1272965105
Chapitre 11 :
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273058777
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273059009
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273059137
Chapitre 12 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273214481
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273214569
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273214713
Chapitre 13 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273430081
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273430177
Chapitre 14 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273531817
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273531897
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273532009
Chapitre 15 :
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273609193
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273609625
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273609825
Chapitre 16 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273679769
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Chapitre 17 : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273794633
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Chapitre 18 :
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Chapitre 19 :
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https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1274133809
https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1274134049
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Rappel des personnages : https://www.jeuxvideo.com.com/forums/message/1273794993
supermario25
il y a 5 mois
vote 2 parce qu'il y a toujours à gagner dans les choix qui semblent pas évidents
Wililefrid
il y a 5 mois
Intéressant cette sweet.
Bon le journaleux semble intéressant avec de bonne sources. Par contre le choix 4 était pas ouf je pense qu'on aurait pu avoir meilleur. Cela dit, le Turpinier reste un bon suspect avec l'argumentaire de Barrios.
PifouLeChien
il y a 5 mois
Intéressant cette sweet.
Bon le journaleux semble intéressant avec de bonne sources. Par contre le choix 4 était pas ouf je pense qu'on aurait pu avoir meilleur. Cela dit, le Turpinier reste un bon suspect avec l'argumentaire de Barrios.
Plus vraiment non
Il a un alibi pour la nuit du 2nd meurtre (Emily), et ne connaît apparement pas les victimes.
Donc je descend du train Turpinier, on ne connaît probablement pas encore le tueur
Par contre, je pense qu'on a tout intérêt à enquêter dessus, ses problèmes d'argent font qu'il est une bonne porte d'entrée pour comprendre le cercle social
XDDL_tmtc
il y a 5 mois
PifouLeChien a écrit :
Plus vraiment non
Il a un alibi pour la nuit du 2nd meurtre (Emily), et ne connaît apparement pas les victimes.
Donc je descend du train Turpinier, on ne connaît probablement pas encore le tueur
Par contre, je pense qu'on a tout intérêt à enquêter dessus, ses problèmes d'argent font qu'il est une bonne porte d'entrée pour comprendre le cercle social
reste à voir ce que vont révéler les caméras de surveillances
OuestLarry
il y a 5 mois
Toute ressemblance avec...
Cette destruction en règle
Comment j'aurais tout avoué même si j'étais innocent après ce qu'ils lui ont mis
JFK, Lady Di, les tours, tout, j'avouais tout
Je ne sais pas quoi faire.
Célestin doit s'améliorer en tir mais peut-il y arriver tout seul ?
En rentrant nous pourrions enfin nous expliquer avec la fille Samain ou bien seulement aller nous coucher sans voir personne
Mais les pro-4
L'interrogatoire aurait été plus facile si nous avions vraiment eu du concret
OuestLarry
il y a 5 mois
Plus vraiment non
Il a un alibi pour la nuit du 2nd meurtre (Emily), et ne connaît apparement pas les victimes.
Donc je descend du train Turpinier, on ne connaît probablement pas encore le tueur
Par contre, je pense qu'on a tout intérêt à enquêter dessus, ses problèmes d'argent font qu'il est une bonne porte d'entrée pour comprendre le cercle social
il y a 5 mois
Vote 1
Le vote 4 était sans surprise mauvais. L'interrogatoire était prenant même si on ne leur a pas facilité la tâche
Brad_Delsonne
il y a 5 mois
Vote UNO
OuestLarry
il y a 5 mois
Je vote 1, c'est aujourd'hui que l'op veut nous piéger avec un choix qui nous enverra au lit
360matt
il y a 5 mois
Vote 1
Barcolito
il y a 5 mois
Je vote 2
OldReg_II
il y a 5 mois
Les pros filature, vous êtes où ?!
+
Ca met des pièces dans ma théorie Barthod
Bon, le commissaire Dauroy aurait pu faire disparaitre les cassettes (et je suis sûr qu'on ne les verras pas ). Cortero est louche lui aussi. Il peut faire genre qu'il savait avec l'expérience comment allait se dérouler l'interrogatoire, alors qu'en faite, il savait que Barrios et Greville n'avait rien car il a caché les preuves
Barrios est capitaine, pas commissaire
Dommage que Barrios n'est pas rebondi sur le fait qu'il ai menti sur le fait d'être aller dormir.
Je vote 2. Au pire on rencontre Kaya, au mieux les voisins.
Maya-La-Queen
il y a 5 mois