[INTERESSANT] Typologie des patients se présentant aux urgences

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M7

mecsolitaire75

il y a 9 mois

A l'heure actuelle, les chiffres indiquent que :

10% des patients consultent aux urgences pour… rien, c.-à-d. un motif ne requérant d'aucune expertise médicale urgente, aucun bilan complémentaire, qu'il soit biologique ou d'imagerie.[1] C'est typiquement le bouton sur le nez, l'aphte dans la bouche, la petite plaie qui nécessite un pansement simple.

60 à 70% des patients ont un état de santé stable et consultent à défaut d'avoir trouvé un praticien de médecine de ville (médecin traitant, remplaçant, SOS médecins), pour lesquels un bilan biologique et / ou d'imagerie peuvent être prescrits.

Enfin, 10 à 30% des patients consultent dans le cadre d'une urgence réelle, d'état de santé précaire pouvant s'aggraver sans soins, de pronostic vital engagé, de soins de réanimation.

https://francais.medscape.com/voirarticle/3607483?form=fpf

OP
M7

mecsolitaire75

il y a 9 mois

Cette évolution de la médecine d'urgence peut être expliquée par trois phénomènes :

Tout d'abord, une difficulté d'accès aux soins médicaux de ville. Je ne m'épancherai pas sur le sujet mais il existe une raréfaction du nombre de médecins généraliste sur le territoire : des médecins qui rencontrent des difficultés à se faire remplacer lors de leurs départs en retraite ou même lors de leurs départs en vacances ; une activité libérale qui séduit de moins en moins les jeunes médecins, qui se tournent davantage vers des pratiques mixtes, des mi-temps hospitaliers ou vers une sur-spécialisation avec la multiplication des diplômes universitaires (activité de gynécologie, médecine du sport et l'essor de la médecine esthétique, très attrayante depuis quelques années) ; et puis, clairement, l'image ancestrale du MG qui bossait de 7h à 22h entrecoupés de visites à domicile, n'existe plus.

Deuxième phénomène : des voies de recours de moins en moins utilisées par les patients ou dont le fonctionnement n'est pas adapté. Je m'explique : Un patient qui n'a pas de médecin traitant (ou si celui-ci est en congés) et qui souhaite une consultation le jour même ira chercher une fois sur Doctolib, se verra confronté à un refus et ne prendra pas forcément la peine de tenter d'appeler d'autres praticiens ou d'appeler SOS médecins. Il se dirigera vers les urgences ; Un patient qui cherche à joindre son médecin traitant hors horaires d'ouvertures : la messagerie indique que « pour toute urgence, adressez-vous aux urgences, appelez le 15 ». Que fait le patient ? Il écoute les consignes de son médecin et se dirige vers les urgences; Un patient qui appelle SOS médecins : la secrétaire lui répond que le médecin passera dans 2 à 4 heures, c'est trop long, il se dirige vers les urgences ; Un patient qui téléconsulte un médeci : les délais étant plus favorables, le seul hic est que dans une grande partie des cas, la médecine par écran interposé sans examiner le patient a clairement ses limites et devant l'absence de diagnostic, le médecin l'adresse aux urgences ; Le patient qui appelle le 15 et le 15 qui réoriente facilement vers les urgences. Là encore, la médecine téléphonique a ses limites, au moindre doute, on sécurise, on envoie aux urgences.

Enfin, la praticité et facilité d'accès aux urgences : horaires illimités, pas besoin de chercher un praticien, pas besoin d'attendre SOS médecins. Souvent, un appel des pompiers et hop, direction les urgences. Le patient aura la certitude d'être vu par un médecin, quel que soit le motif de recours, après qu'il ait été enregistré à l'accueil des urgences.

Et je ne parle pas du vieillissement de la population et de sa résultante, la ha

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mecsolitaire75

il y a 9 mois