Nan je parle pas de toi

Je parle de tous les profs qui ont demandé le métier des parents à chaque début d'année

Et ça on l'a tous vécu

Donc je sais pas pourquoi tu ramènes ce que je dis à ton cas personnel

On ne peut pas avoir une vision aussi simpliste de la chose car la baisse du niveau scolaire vient de causes multiples. C'est un ensemble de facteurs qui, combinés, ont provoqué l'effondrement d'un système tout entier.

Le fautif numéro un, c'est l'éducation nationale. Ce sont eux qui établissent les programmes, les méthodes d'instruction et qui mettent le curseur sur le niveau à atteindre. Or, ces éléments ont été drastiquement modifiés, d'une part à cause de l'incompétence des gouvernements qui se sont succédés à la tête de l'Etat depuis les années 80, mais aussi à cause de mouvements progressistes pour qui le bien-être inconditionnel de l'élève primait sur l'excellence et les résultats scolaires.

Ainsi, on est passé de professeurs qui représentaient l'autorité à des professeurs serpillères qui risquent de perdre leur boulot à la moindre contrariété d'un élève (j'exagère à peine).

On a interdit le redoublement, parce que trop traumatisant pour l'élève. On s'est donc retrouvé avec des chèvres indisciplinées et indisciplinables dans des cours pour lesquels elles n'avaient pas le niveau. Et comme la médiocrité attire la médiocrité, ça entraine tous les autres vers le fond. Et quand on arrive en 3ème sans avoir acquis les bases de la 6ème, ça devient compliqué de remonter la pente.

Et quand pour seule et unique réponse au problème, l'éducation nationale décide de diminuer ses critères d'exigence plutôt que de remonter le niveau des élèves, ça nivelle tout par le bas. Le BAC des années 70, aucun élève d'aujourd'hui n'a le niveau pour l'obtenir. On peut cracher sur les boomers, eux savaient lire, écrire et compter en arrivant en 6ème.

Lorsqu'on ajoute à cela le comportement des parents irresponsables qui pensent que l'école peut se substituer à leur rôle de parent, on obtient la recette parfaite d'une catastrophe inarrêtable. Le jour où les parents comprendront que l'école sert à instruire, pas à éduquer, peut-être que les choses changeront. En attendant, tant qu'ils continueront de penser que c'est à l'école plutôt qu'à la maison qu'on apprend la politesse, le respect et la discipline, le système continuera de sombrer. Tant que les parents, à l'issue des réunions parents-profs, continueront de rendre le prof responsable des échecs de leur gosse, le système continuera de sombrer.

Même si ces problématiques étaient adressées, elles ne suffiraient pas à redresser la barre. Car le dernier clou du cercueil, ce sont les réseaux sociaux qui ont complètement détruit le cerveau de la génération actuelle. Quand des parents trop feignants pour éduquer leurs gosses troquent la parentalité contre un smartphone dès l'âge de 6 ans (on est gentil), on obtient quelques années plus tard des zombies accros aux RS, incapables de lire un livre, incapables de se concentrer plus de 5 minutes et dont le cerveau est probablement irrémédiablement endommagé.

Quelques années plus tard, on retrouve ces mêmes zombies, pleurant sur Twitter à la sortie d'une épreuve de BAC au niveau éclaté parce qu'ils n'ont pas compris l'intitulé d'un sujet. Et comme les chiens ne font pas des chats, plutôt que de se remettre en cause, ils s'empressent de faire une pétition pour que l'épreuve soit annulé ou bien que la notation soit indulgente parce qu'après tout, en 2024, il est devenu normal de ne pas savoir ce que le mot "hostile" signifie.

Tu développes juste ce que je dis quand j'écris "foutre H24 le zbeul"
Et même si t'as un élève discipliné, il peut décider (par hasard à l'adolescence) de remettre en cause la discipline, et c'est à TOUS les profs d'être prêts à répondre à ce moment là.

Et pour la partie mise en place sur le long terme, je suis le seul qui propose autre chose que "passons la patate chaude au non-professionnel de l'histoire"

Je suis né en 2006, je peux répondre à vos questions