Ça m'étonnerait que ce soit l'absence d'activité professionnelle qui conduise réellement à l'usage accru de psychotropes. Le travail est surtout un lieu qui favorise les rencontres humaines et les échanges. Quand on est privé de travail, on est aussi privé de vie sociale et de contact avec le reste de la société. La baisse des revenus peut également susciter un stress supplémentaire ou faire diminuer le niveau de vie, limitant l'accès aux transports ou aux lieux de sociabilité (restaurants, cinéma, concerts, clubs...) qui contribuent largement à la qualité de vie et au sentiment de proximité avec ses pairs. Enfin, la perte du travail peut conduire à un sentiment de honte qui lui-même entraine un retrait social volontaire ou subi. Or, dans un scénario où le revenu universel est généralisé à l'ensemble de la population, toutes ces variables sont remises à égalité et l'individu ne souffre plus de cette exclusion du fait de revenus moindres ou de son inactivité par rapport à une majorité de personnes encore présentes sur le marché de l'emploi.

Quoi qu'il en soit, si le bénéficiaire d'un revenu inconditionnel souffre de son retrait de la vie active et se réfugie dans l'alcool et les antalgiques, il est toujours livre de renouer avec le travail en postulant de nouveau.